Depuis des décennies, le logement est une préoccupation majeure de notre pays, au même titre que l’emploi ou la santé. Depuis 1960, les populations les plus vulnérables sont les premières victimes de la spéculation foncière. Ce qui a pour conséquence une exclusion croissante de nos concitoyens, qui aspirent légitimement à l’obtention d’un logement décent. Face à une telle situation, nous avons fait le choix de contribuer aux actions visant à une meilleure inclusion pour nos compatriotes. Cette action prend aujourd’hui la forme d’un accompagnement financier à l’ambitieux projet de logement du gouvernement.
Situation du logement en Afrique de l’Ouest : l’écartèlement de nos concitoyens
Pour mieux comprendre la crise du logement que traverse notre pays, il convient de dresser un panorama objectif de la situation. Premièrement, notre pays est particulièrement dynamique sur le plan démographique : entre 1960 et 2020, le nombre d’habitant est passé de 3,21 millions à 16,74 millions, soit une augmentation de près de 422,1% en 60 ans. Rien que sur l’année 2020, le taux de croissance démographique était de +3,06%. Cette situation est à mettre en parallèle avec une autre dynamique : celle de l’urbanisation et le développement des bidonvilles (qui représentent près de 40% de l’habitat au Sénégal).
Face à une telle situation, l’offre de logements au Sénégal apparaît comme profondément inadéquate aux besoins des ménages. Je pense notamment à ceux de mes concitoyens qui disposent de revenus faibles voire irréguliers, comme les entrepreneurs qui se lancent, qui sont toujours plus nombreux dans notre pays. Dans ces circonstances, le crédit hypothécaire classique accordé par les banques sénégalaises ne peut qu’être inadapté : comment réussir dans la vie et trouver un logement décent, lorsque les établissements de crédit ne vous font pas confiance ? Pendant ce temps, le déficit en logement continu de croitre (150 000 à Dakar et 350 000 dans tout le reste du pays).
L’immobilier au Sénégal : un enjeu pour les pouvoirs publics et le secteur privé
Pour les pouvoirs publics sénégalais, l’immobilier représente un enjeu de taille : celui d’apporter à chaque concitoyen les moyens de vivre décemment. Pour cela, une politique de promotion immobilière et foncière ambitieuse est menée depuis quelques années, avec le système de financement approprié. Saluons à ce titre les nombreuses interventions du Président Macky Sall qui, récemment encore, a promis de faire du logement « un vecteur d’emplois et un moyen d’insertion sociale ».
L’état, donc, dispose de plusieurs moyens pour rendre le logement abordable : le revenu des ménages, le prix des logements ainsi que les conditions de financement. C’est précisément sur ce dernier point que les structures privées peuvent agir, au profit d’une logique plus inclusive et durable. La société de crédit-bail Locafrique que je préside, s’inscrit pleinement dans cette démarche solidaire : dès 2021, je signais des accords avec les autorités, dans le cadre du projet 100 000 logements, initié par le Président Macky Sall. Un projet focalisé sur la mise à disposition de logements décents pour nos concitoyens. Au total, nous avons proposé de nous engager financièrement à hauteur de 20 milliards, répartis sur deux ans. Une telle initiative devrait, à terme, stimuler l’emploi et favoriser la création d’un million de postes sur les cinq prochaines années. Lorsque l’immobilier va bien, le travail se porte mieux.
Situation actuelle et avancement du projet immobilier
Chaque initiative de la société Locafrique doit être l’occasion d’aider efficacement les pouvoirs publics, et d’amener à des résultats concrets, visibles et mesurables. Pour ce qui concerne notre engagement en matière d’immobilier, nous visons plusieurs objectifs ambitieux. Parmi ceux-ci, l’élimination durable des bidonvilles à l’horizon 2035, tout en développant un programme de logements décents accessibles sur le plan financier à tous les ménages.
A l’heure actuelle, le projet 100 000 logements suit son cours. Le 8 janvier 2021, nous avons signé un protocole d’accord avec le Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’hygiène publique (MULHP), Abdoulaye Saydou Sow. Ce projet est porté par la Société Immobilière d’Investissement (S2I), filiale de la société Locafrique. Deux types de logements sont prévus : des logements sociaux de type F3 (composés de 2 chambres et 1 salon) et des logements dits « économiques » de type F4 (avec 3 chambres et 1 salon).

Les ambitions du projet à moyen terme
Grâce à ce protocole d’accord signé il y a quelques mois, le projet 100 000 logements entre depuis plusieurs mois dans une phase extrêmement active. Une situation qui nous permet d’espérer, en tant que partenaire privé, une livraison des logements sociaux destinés à nos concitoyens dans un délai raisonnable. Je suis personnellement très heureux de voir ces deux entités s’engager dans une coopération mutuelle pour la construction de logements sociaux proposés à des prix abordables aux sénégalais.
Bientôt, la construction du site de Bambilor, d’une superficie globale de 57 ha, verra le jour. La première phase du projet prévoit ainsi la construction de 429 villas sur une superficie totale de 30 ha, pour une valeur unitaire inférieure à 12 000 000 FCFA. La deuxième phase consistera en la construction de 172 villas économiques.
Programme 100 000 logements
Les premiers acquéreurs ont visité le site de Bambilor et signé leur acte d’acquisition. Ils pourront récupérer leurs clés de maison sous peu.
Ce projet cher à @Macky_Sall est désormais réalisé. D’autres sites suivront. pic.twitter.com/QcAn4T53AJ— Ministère Urbanisme logement et hygiène publique (@MULHPSenegal) June 7, 2022
Au plaisir de vous lire !
Khadim Bâ